Par Catherine Deiber
Quel autre instant plus bouleversant que celui où on accueille la vie : celle de son enfant ? Quel autre moment plus intense en émotions pour un couple ?
Oui ! Ce chemin de la grossesse qui nous amène à la naissance de bébé et à celle du rôle de parent, c’est la grande aventure de notre vie ! Une période de vie où soudain, on a envie et besoin de s’investir émotionnellement.
Ce moment tellement particulier qui vient incarner et faire vibrer en soi l’espoir de réussir sa vie ...
En France, le suivi de la grossesse est mis en œuvre par le tout-petit bout de la lorgnette.
Si le suivi médical est indispensable, sa pratique reste néanmoins centrée sur la technique, et les protocoles ne sont pas souvent conçus pour répondre au besoin émotionnel des futurs parents.
Celui de vivre pleinement ces moments précieux, et d’être accompagnés dans leur cheminement et leurs questionnements.
Les sages-femmes libérales sont formées pendant 5 ans à la faculté de médecine, et sont ou seraient extraordinaires pour ce faire. Mais elles sont trop peu nombreuses sur nos territoires, et leur approche de suivi global de la grossesse en exercice libéral est insuffisamment connue du grand public.
Le manque de reconnaissance de leur diplôme en France devient vraiment dommageable aux futurs parents.
Et bien trop de non-dits, d’impréparation voire de tabous ... ce dont les jeunes parents se rendent compte – mais trop tard !
Méconnaissance des choix qui sont les leurs quant à la prise en charge hospitalière, par une sage-femme libérale, voire la possibilité d’accoucher à domicile ou en plateau technique, ou encore en maison de naissance. Actes médicaux en surnombre par rapport au reste des pays européens, injonctions contradictoires en tous sens (famille, belle-famille, amis, au sein du corps médical, PMI, ...).
Difficultés de mise en route de l’allaitement, fatigue extrême, reprise du travail, baby-blues, baby-clash... Il y a un vrai besoin de guidance derrière tout ça !
Pourtant il a un rôle actif à jouer pendant la grossesse, l’accouchement, et le postnatal, et a réellement envie de le faire depuis “la nouvelle génération”.
Il est temps de redonner une vraie perspective de couple à la préparation à la naissance et à la parentalité, pour vivre et partager ensemble, en binôme de partenaires, toute cette aventure qui conduit à devenir parents.
Il est aussi temps de prendre en compte concrètement chaque chemin d’accès différent à la parentalité : homoparentalité, mamans solo PMA, grossesses dites « gériatriques » ou au contraire adolescentes : tous ces contextes accentuent le besoin en accompagnement émotionnel et informations spécifiques.
La bonne nouvelle est qu’il existe une profession qui se structure en France depuis 2003 et qui possède ses écoles de formation : les doulas ! Ce métier, le monde anglo-saxon le juge indispensable. Voici un excellent binôme pour la profession de sage-femme en France, pour un accompagnement de grande qualité des jeunes et futurs parents !
D’autres métiers et activités continuent également de se développer, qui contribuent à augmenter le bien-être pendant et après la grossesse : sophrologie, massages spécifiques femmes enceintes, yoga pré et postnatal, soin rebozo, belly cast, ... et bien d’autres ! Chez beomai, nous vous les faisons découvrir de près.
Les doulas offrent un accompagnement émotionnel et pratique pendant la grossesse, l’accouchement, et le postnatal, totalement individualisé, en complément mais jamais en remplacement du suivi global des gynécologues ou des sages-femmes.
Nous sommes résolument en faveur de la mise en place d’une prise en charge pluridisciplinaire du parcours grossesse, tant pour la femme enceinte que pour son compagnon. En décloisonnant les professions; en les mettant en lien dans une véritable coopération. En écho au slogan « une femme = une sage-femme » que je soutiens totalement, je propose même « un couple = une sage-femme + une doula » comme fil rouge d’accompagnement du chemin vers la parentalité, sur la durée, avec l‘intervention d’autres professions de la périnatalité en support ponctuel en fonction des besoins.
Notre vision : dans 10 ans, recourir à l’accompagnement d’une doula dès le début de la grossesse sera devenu un réflexe évident pour les parents, en France aussi.
Just Doula It ! 😘 ©Ortincelle
"Je passe mon temps à conseiller aux gens d'aller voir des sages-femmes au lieu des gynécos. Et au lieu des médecins généralistes aussi, parce que globalement dans la masse je suis pas sûre qu'on fasse mieux. Vous n'avez pas idée de ce que je récupère comme boulot après une première consultation de première grossesse avec les gynécos de mon coin. Les femmes ne savent : rien. Elles ont des ordonnances imprimées de partout, et elles ne savent pas ce que c'est. Des dépistages de trisomie 21 pas obligatoires mais elles ne le savent pas : on leur a dit de le faire alors elles le font sans savoir ce que c'est ni à quoi ça sert,...
Moi, une première consultation de première grossesse, si je veux dire tout ce qu'il y a, je pense, à dire, ça me prend une heure. Et c'est une mauvaise idée de faire si long parce que la future mère ne va pas tout retenir donc j'essaie de couper en deux. Et elles de leur côté, elles me racontent des consultations de 10 minutes montre en main avec le gynéco. Qui a fait une écho précoce inutile dans les 10 minutes... bref : il y a beaucoup de choses à expliquer aux futures mères, et les sages-femmes libérales sont bien mieux dimensionnées que nous pour prendre le temps de le faire. Il est temps qu’on les remette sur le devant de la scène."
"A l’hôpital ou en clinique, nous travaillons à la chaîne (5 à 6 accouchements par sage-femme et par jour). Nous gérons les patientes en travail en plus de celles arrivant en urgence. Nous travaillons le plus vite possible et non le mieux possible. En libéral, nous effectuons le suivi de grossesse, des échographies, la rééducation du périnée, la prescription de pilule etc.
Une sage-femme en cabinet libéral a besoin pour bien travailler de tisser un lien avec les patientes. Nous avons le rôle d’orientation des patientes vers les autres professions médicales (pédiatres, endocrinologues, gynéco etc.) et vers des professions de bien-être (doulas, ostéopathes etc.). Les doulas sont encore mal connues de notre profession, mais nous gagnerons tous à mieux nous connaître et coopérer dans les années à venir."
"J’ai à cœur de vous accompagner sur votre chemin, que vous puissiez vous écouter pleinement afin que cet unique moment de vie le soit. Soutenir, accueillir sans aucun jugement et en toute confidentialité vos besoins et vos envies aussi bien à titre personnel, qu’au sein de votre couple, ou de la fratrie. Je souhaite vous offrir une bulle d’écoute bienveillante où vous vous sentirez en toute confiance, des petits moments de douceur au milieu du tumulte du quotidien.
Je mets à votre service mes compétences de doula, et je vous offre des services pratiques comme vous accompagner à un rendez-vous médical ou vous cuisiner une petite douceur pour vous permettre de souffler en postnatal; j’ai quelques belles cordes à mon arc que je vous laisserai découvrir au fil de mon accompagnement. Ça peut aussi être ça, le métier de doula.
Je suis prête à vous accompagner aussi sur des parcours de conception d’enfant mais également pour un arrêt de grossesse qu’il soit médical ou pas, lors d’une adoption ou en difficulté du post- partum. Finalement je pense qu’une doula peut avoir sa place auprès de vous peu importe le moment de passage que vous êtes en train de traverser."
